THE BLACK PROJECT

Série de 22 portraits noir sur noir tiré sur toile de lin montés sur chassis.
90X90 cm et 50X50 cm.
1988-1992


Dans un premier temps, l’oeil ne perçoit qu’une surface à la fois pleine et vide, uniforme, comme lorsqu’il passe de la lumière à la nuit. Peu à peu, l’oeil s’adapte et distingue un à un des signes distinctifs d’un visage jusqu’à le saisir dans sa totalité.

Ici: rendus simulant l’étape intermédiaire de la vision d’un de ces portraits qui ne peuvent être restitués par la reproduction
.





                                               

En entrant dans l'installation de Zabo Chabiland, “The black project”, le spectateur est confronté à une série de carrés, de toiles noires, dont la profondeur et la solidité leur confèrent le statut d'objets ou d'éléments architecturaux. L'ambiance est sombre et ordonnée, avec des associations minimales et classiques, tandis que les toiles elles-mêmes font allusion à des représentations d'un espace infini ou d'un vide stérile. C'est avec ces idées à l'esprit que le spectateur commence à détecter des perturbations de la lumière à travers les surfaces noires, qui, en y regardant de plus près, révèlent les traces les plus ténues d'un visage humain. Chaque image/objet - dont le statut est désormais ambigu - "contient" un visage : désincarné, les yeux fermés, planant quelque part derrière le plan de l'image. Les visages, bien qu'à peine visibles, s'inscrivent comme des images photographiques qui, associées à une tridimensionnalité globale, confèrent aux œuvres une présence humaine déconcertante. Mais, comme les masques mortuaires, les visages ne trahissent aucune indication d'une vie. Il nous reste à les considérer comme des reliques dont les histoires physionomiques pourraient être lues davantage par des anthropologues, ou comme des signes abstraits d'une condition humaine précaire. Les œuvres simples et éloquentes de Chabiland ont une grâce spectrale qui semble en contradiction avec une époque où la douleur, le traumatisme et les révélations viscérales de la mort sont inscrits dans notre conscience collective - une époque où la mort, à la fois privée et publique, est considérée comme un terrain propice pour les publicitaires. Il s'agit d'œuvres révérencieuses et troublantes, d'espaces sombres où les emblèmes de l'esprit humain sommeillent, juste hors de portée.

David Chandler

Catalogue de l'exposition "Presences" - The Photographers’ Gallery, Londres. 1992


 

Bara Fall
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
50X50 cm. 1990
Madeleine Schlumberger
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
90X90 cm. 1991
Lawrence Goldhuber
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
50 X 50 cm.  1992
Charles David
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
90X90 cm. Tirages uniques. 1992
Maya Grafin
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
50X50 cm Tirages uniques. 1992
John Debella
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
90X90 cm. Tirages uniques. 1990
Louis Schlumberger
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
50X50 cm Tirages uniques. 1991
Auto-portrait
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
50X50 cm  Tirages uniques. 1990
Nestor Piredu  
Tirage analogique sur lin monté sur chassis.
50X50 cm Tirages uniques. 1992



South-East Museum for Photography, Daytona Beach. 1992
South-East Museum for Photography, Daytona Beach. 1992
South-East Museum for Photography, Daytona Beach. 1992 
       John  Debella,  90 X 90 cm.                      Louis Schlumberger 50 X 50 cm.
“Illivisibillité” AB Galerie (albert Benhamou) Paris, 1993
"Presences" The Photographers’ Gallery, Londres. 1992