CORPS EN SUSPENS
1997

Série de portraits en pied, imprimés en positif à échelle 1:1 sur des rouleaux de films pour rayons X.



       
                               



En 1895, Wilhem Röntgen, découvre de façon sérendipidique les rayons X. Le premier cliché date du 22 décembre 1895. Dès 1897, Antoine Béclère comprend l’intérêt que peut en tirer la médecine.
Dans une vingtaine d’année la radio médicale sera supplantée par l’IRM. Il s’agit d’une fin de cycle.

Les clichés de Zabo Chabiland, représentent des personnages grandeurs nature, enduits de charbon noir développés sur des films radiographiques. L’artiste s’est muée en médecin radiologue. Elle transforme son studio photographique en un service hospitalier particulier. Il s’agit d’une hospitalité.

On ne voit la peau que dans un seul sens. La “série Corps en suspens”, est une expérience nouvelle. L’œil du photographe est à l’intérieur du corps. L’artiste propose de voir la peau depuis l’intérieur, sans le soucis de l’apparence corporelle extérieure. Elle a gommé toute expression. A travers les yeux des sujets, on imagine Zabo Chabiland photographiant.
Il s’agit d’une expérience totale. Une inversion.
Le portfolio de Zabo Chabiland, repose sur une volonté de dépasser la composition qui renvoie à une réalité immédiate. Son travail dépasse la surface tout en l'utilisant, casser les repères existants pour en faire naître de nouveaux. Projeter le regard au-delà, vers l'intérieur illimité de ce qui est représenté en surface.

Dans sa série “corps en suspens”, le corps est la chambre noire du photographe poussée à son extrême. Elle décèle l’intime de l’être hors de sa représentation, de sa façade. Ce qui est photographié pourrait être associé à l’âme.

Jérôme Karsenti